04h30 debout ; quelle horreur ! dire que maintenant, il faut compter avec la marĂ©e ! on est encore en mĂ©diterranĂ©e, mais on fait comme si on Ă©tait en Atlantique…

La météo semble favorable, à 5h10, après un petit déjeuner copieux (comme d’hab), départ sous la pluie. Après quelques difficultés pour hisser la grand voile(le vent tourne, les contrebandiers arrivent de nulle part à fond et sans lumière), nous nous retrouvons à slalomer entre les nombreux cargos et autres pétroliers au mouillage.

Le vent est bien Ă©tabli d’Est, comme prĂ©vu, et il forcit. A 9h30, nous amenons la grand voile, et dĂ©boulons Ă  7 nĹ“uds sous foc seul. A cette vitesse, le dĂ©troit est vite avalĂ©. Si on en croit le proverbe marin : « vent du cul, la mer est belle », avec du force 9, on est content que le vent soit dans la bonne direction. Mais quand on regarde derrière nous (il ne faut pas regarder), c’est quand mĂŞme impressionnant. Les dĂ©ferlantes s’écroulent avant de nous atteindre et notre super bateau qui a souvent vu la mer (juste une mise au point) se propulse encore plus vite. Au fil des heures, le vent faiblit, tout en restant dĂ©cent, nous permet d’envoyer le spi pendant plusieurs heures.
P1050164.jpg Nous l’amènerons Ă  la nuit ; le vent se renforcera, nous obligeant Ă  prendre un ris, puis deux, puis trois. Le reste de la traversĂ©e se rĂ©sumera Ă  prendre des ris pour les larguer un peu plus tard. Dire que certains croient qu’on s’ennuie en traversĂ©e.
P1050176.jpg 108 heures après notre départ de la Línea, nous abordons porto Santo, Lîle la plus orientale de l’archipel de Madeira.

L’accueil nous déçoit quelque peu : personne. Nous sommes dimanche et la capitainerie est fermĂ©e. Cathy avait prĂ©parĂ© une superbe phrase en portugais : « Ă¨ possiviles atracar para dues noites ? obrigada ».Elle avait bachotĂ© pour que sa phrase soit prĂŞte Ă  temps.

P1050182.jpg Juste un douanier pour nous dire se présenter à son bureau quand on aura le temps.

Le lendemain, nous nous prĂ©sentons Ă  la capitainerie oĂą, Nelson, le capitaine nous reconnait et s’inquiète quand nous lui annonçons ne rester que deux jours : « pourquoi si peu de temps ? ». Allez trouver un port en France oĂą on vous accueille ainsi.

Mais les rendez-vous ne peuvent ĂŞtre remis.

Philippe et Maïté vous nous attendre à Madeira, à 30 milles de là.