Les Baléares sont maintenant dans notre sillage. Nous avons pu assister à un concert d'orgues, mais le répertoire ne nous a pas enchantés.

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La visite de la distillerie de gin était aussi au programme,  mais trois cars de tourisme ont déversé leur horde sauvage, obligeant à une retraite précipitée.
Il faudra donc revenir, peut-être l'année prochaine....

Nous voila donc partis, direction la Corse. 230 miles. Une fois de plus, comme nous y avons rendez-vous,  on ne peut pas attendre une météo favorable. Le vent devrait être de secteur Est, et nous devons faire du Nord-Est.
Au départ,  tout se passe bien, on a du Sud-Est. On hésite. Faut-il tirer vers l'Est ou faire route directe? Le vent va-t-il passé au Nord-Est? Optimistes, nous décidons que le vent sera stable, et nous choisissons de faire une route directe, avec un vent constant. Notre optimisme sera de courte durée; rapidement, le vent tourne, nous voici au près serré,  mais quand même dans la bonne direction. Bien sûr,  le vent continue de tourner, pour arriver à être exactement dans l'axe de la route! On avait oublié que dans cette fichue Mediterranée,  le vent connaît un état stable qui est l'instabilité, et un état instable qui est la régularité.

Pendant 3 jours, nous allons tirer des bords,  dans une mer difficile, qui ralentit sérieusement notre progression. J'entends d'ici les esprits chagrin dire : "y fallait pas y aller, ou faut pas s' plaindre!". Je me plaindrai si je veux,  non mais!
Enfin, c'est au début de la troisième nuit que nous verrons les feux des Sanguinaires. Nom chargé de terreurs, même si on ne le trouve pas dans les dictons du genre "qui voit Ouessan, voit son sang"ou "qui voit Sein, voit sa fin"... Pour nous, ce sera "qui voit les Sanguinaires, voit la terre". Il faut savoir positiver...
"4 heures du mat', j'ai des frissons, c'est l'insomnie", vivement que ça finisse!
4 h 30, nous sommes amarrés au ponton d'accueil de " Marinella, reste encore dans mes bras", non, pardon, du port Tino Rossi (ça, on peut pas l'inventer, on est bien en Corse!).

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Le lendemain, on décide de trouver un mouillage tranquille; peut-être la baie "Luis Mariano" ou l'anse"Dario Moreno"... Mais non, je plaisante!
Toutes les baies que nous avons repérées sur la carte sont occupées par des mouillages organisés. Ce sont des zones où les bateaux sont amarrés sur des bouées sécurisées payantes. Nous préférons continuer notre recherche, et finissons par trouver le Graal : une belle plage bordée d'eau turquoise,  digne des plus beaux lagons. L'ancre tombe dans 4 m d'eau; aucun bateau alentour. C'est là que nous retrouverons nos cousins, Philippe et Maïté, ce 18 septembre, comme nous les avions retrouvés le 18 juin à Madère.
Ensuite programme habituel au mouillage : baignade, lecture, promende en annexe, sieste....
Demain, nous retournons à Ajaccio accueillir les enfants qui arrivent par le ferry. Pour cette "grande traversée" nous aurons un equipage nombreux. Se retrouver 6 à bord va nous faire bizarre!
Bizarre n'est pas le mot; je dirais plutôt que c'est super. Toute cette jeunesse, prête à manœuvrer, à toujours vouloir se rendre utile, dans une bonne humeur permanente, ça fait du bien!
Le soir, nous sommes 8 à table; dans une ambiance agréable,  nous dînons en attendant les enfants qui tardent à arriver.  Le ferry est en retard,  la météo semble pessimiste. Nous apprendrons le lendemain que le vent a soufflé à plus de 50 nœuds sur le cap Corse.
Nos invités seront déjà partis quand les enfants arriveront. Retrouvailles, bisous, au lit, il est tard.
Le lendemain, copieux petit déjeuner familial. Le biberon matinal n'a pas coupé l'appétit au petit Jules. Un œuf à la coque ne lui fera pas peur, surtout si c'est celui de Papa!
Nous larguons les amarres en direction des mouillages organisés de Porticcio. Des orages sont prévus, et bien que nous préférions les mouillages forains, nous optons pour cette solution, nous y serons plus sereins.

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Nous y attendrons une fenêtre météo favorable pou rejoindre le Continent, comme y disent ici...
Pour cette traversée,  Lenny se joint à nous. Il a une "petite" expérience de la navigation,  puisque, l'année dernière,  il a traversé l'Atlantique, en guise d'initiation à la croisière.
Nous écoutons tous les bulletins météo pour guetter les conditions favorables. Pas facile, quand certains bulletins sont contradictoires.
Le vendredi 26, les conditions semblent favorables,  nous partons. Une belle houle nous accompagne, ainsi qu'un petit vent. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, jusqu'à ce que le vent tourne, lève un clapot qui nous empêche d'avancer correctement, et nous oblige à tirer des bords. ..
Ça faisait longtemps! On se croirait en Mediterranée!
Et, comme si on y était,  en Mediterranée,  le vent tombe, nous terminerons au moteur, avec quelques craintes : nous avons un réservoir journalier alimenté par des réservoirs principaux logés dans les fonds. Aujourd'hui,  impossible d'opérer le transfert; pompe déficiente,  prise d'air dans le circuit, mauvaise estimation de la consommation? L'enquête nous le dira.
Nous naviguons à régime réduit,  en espérant arriver au bout. Et nous y arriverons. Après presque 40 heures, nous prenons un coffre à Agay.

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La boucle de cette année est bouclée.
Il y un peu moins 5 mois,  nous partions d'Agay avec Denis. Nous le retrouvons ici.
Comme d'habitude, l'équipe des mouillages organisés nous accueille amicalement,  on peut dire qu'on est à la maison...

Philippe