São Miguel-Lisboa : nuits en mer

I Première nuit
Au moment du changement de quart, on se plait très souvent à imaginer que l’on n’est pas indispensable et que l’on peut continuer ses rêves.
Que nenni !
Un petit coup d’œil par le capot. Le temps a été propice à un début de nuit de repos à l’avant, sans décoller de la bannette : lever immédiat car ciel dégagé. Ciel très étoilé, c’est mieux. W de Cassiopée perdu dans la voie lactée, autres constellations difficilement identifiables ; nous ne sommes pas habitués, pauvres terriens du littoral et des montagnes vieilles, à une telle limpidité. Quelques étoiles filantes.
Dans le lointain, le halo d’un phare de São Miguel ; nous en sommes à environ 35 milles .Nous naviguons sous grand-voile et génois tangonné. Le tangon : une sorte de tube métallique (à bord), fixé sur le mât et sur la voile d’avant (foc ou génois). Il nous permet de naviguer avec la grand-voile d’un côté et la voile d’avant de l’autre, par vent portant, vers l’arrière en augmentant notre vitesse.


Aucun bateau alentours, ni en attente A.I.S. Une mer avenante, de grosses et nombreuses boules phosphorescentes, de 5 à 20 cm de diamètre, dans le sillage du bateau. Ce sont des méduses qui remontent en surface la nuit et redescendent dans les profondeurs dès les lueurs du jour. Bain de minuit déconseillé.
Orion, précurseur des cieux d’hiver, se lève au petit matin, bien verticale, nous offrant ses magnifiques Pléiades.

II Quelques nuits plus tard.
4h30 : après avoir accompagné Aïta Péa Péa toute la nuit, en le baignant de ses reflets argentés, la lune se couche.


Demain elle sera pleine. Aououh !
L’émerveillement se poursuit : un satellite, suivi d’une étoile filante, « courte mais intense », juste au-dessus de la girouette.
Vénus ne va pas tarder à se lever.


C’est très beau.
III Dimanche
Fabuleux, Aïta Péa Péa , seul au milieu de l’océan, une nuit de pleine lune.

Cathy