Il existait, il y a longtemps, dans une ile perdue au milieu de l’Atlantique nommée São Miguel, un petit oiseau du nom de Priolo.
La colonisation, la déforestation, l’agriculture et l’apport de plantes exotiques avaient eu raison de son existence. Ou presque. Quelques uns avaient survécu. Ces survivants, au nombre d’une centaine dans les années 1970 ont alors été pris sous l’aile protectrice de la SPEA (la LPO portugaise). Maintenant, toujours en danger, ils ne sont plus menacés d’extinction.
C’est à la recherche de ce volatile que Cathy a décidé de nous lancer. Dans le Nord-est de l’île, appelé Nordeste, une réserve a été créée ainsi qu’un centre d’étude du priolo. Nous décidons de nous y rendre en car, la location de voiture est trop chère.
Départ 6h30 du bateau pour attraper le car. A l’arrêt de cars, aucune indication. Un vieux monsieur, assis sur un banc à côté de sa flandria s’inquiète de notre recherche et nous indique où attendre.
Encore une fois, la gentillesse des portugais.

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C’est parti pour une promenade de 2 h qui nous emmènera dans des petits villages oĂą l’on n’aurait pas osĂ© s’aventurer en voiture. Le car va prendre un passager Ă  l’arrĂŞt habituel, mais au lieu de continuer sa route, repart en marche arrière, jusqu’à faire demi-tour 100m plus loin, le village est un cul de sac ! De temps en temps, il ralentit devant une Ă©choppe et lance le journal qui lui a Ă©tĂ© confiĂ© par notre guide du matin.
A mi-parcours, halte ; le chauffeur va boire un cafĂ© et fumer une cigarette, et nous invite Ă  en faire autant.
Nous arrivons enfin Ă  destination dans la ville de Nordeste, mais nous ne savons pas comment rejoindre le centre du priolo. Notre chauffeur s’enquiert auprès d’autres chauffeurs pour trouver le bon bus qui nous y dĂ©posera. Enfin, presque. Le chauffeur nous avertit : au moins 2 km. 2 km, c’est rien ; mais ça monte de façon impressionnante, et au bout de 4 km d’efforts, dans le nuage, nous arrivons enfin.
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Nous sommes accueillis par deux jeunes ornithologues, trop contents d’avoir du monde par ce temps exécrable. Le jeune homme nous propose de nous faire visiter la petite galerie dans laquelle est présenté le priolo et son habitat. C’est la première fois qu’il fait sa présentation en français, et on le sent très impressionné. Il est très intéressant, suscite des questions auxquelles il répond de manière très pertinente. La fin de la visite se passe autour d’un café. Nous en profitons pour envoyer une carte de pétition au député européen des Açores pour lutter contre la pose des filets qui piègent les oiseaux de mer, principalement les cormorans.
Mais nous n’avons toujours pas vu de priolo en chaire et en plume. Ils nous indiquent un parcours sur lequel on a des chances d’en trouver : Ă  peine 8 km de lĂ . En voiture, pas de problème, mais Ă  pied….
Nous nous contenterons d’en faire 4 (aller-retour), sans apercevoir Le Fameux Priolo ! A peine des espèces de pinsons. Snif….( il paraĂ®t que ce sont des « tentilhĂŁo Â» dixit Cathy La Science !)
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Avant de songer à descendre de notre de montagne, arrêt pique nique. Une aire est aménagée dans le parc floral, avec ses inévitables barbecues (8) approvisionnés en bois , et même un four à pain. Heureusement, tout cela se trouve sous une espèce de préau où nous pouvons nous protéger.
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Quand nous sortons du nuage, nous découvrons qu’il fait beau sur la côte. Nous n’avons même pas eu froid dans notre brouillard, avec polaire et ciré !
C’est sous le soleil que nous reprenons le car. Ce matin, la visibilité exécrable ne nous avait pas permis de profiter du paysage. Cette région de l’île est luxuriante et mérite qu’on y revienne.
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Le temps s’y est parfois arrêté.
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Philippe