Ce matin, Epoxie est morte.

Nous étions partis de Mahon pour Gibraltar. 350 miles à tirer des bords l’ont épuisée.

Depuis quelque temps, elle ne supportait plus le soleil ; elle ne pouvait sortir que la nuit sans ĂŞtre saisie de convulsions et sans ĂŞtre Ă©blouie. Depuis notre dĂ©part, elle avait du mal Ă  se dĂ©placer. Si elle demandait Ă  sortir dans le cockpit, c’était pour faire ses besoins, mais elle ne tenait pas debout. Chaque dĂ©placement Ă©tait un exploit, et dans ces conditions de navigation (au près dans du force 5 Ă  7) très Ă©prouvant.

Nous avons relâché à Torrevieja. Le vétérinaire a immédiatement diagnostiqué des problèmes de colonne vertébrale, sans issue. Il a mis fin à son calvaire de chien handicapé de bateau.

Elle a partagĂ© notre vie et nos navigations pendant 16 ans, sans jamais faillir, sans jamais oublier de faire une poubelle qui la rendait malade, de partager notre couchette pour nous caler et nous câliner. Epoxie, pot de colle ; combien de fois l’a-t-on dit !

C’est Ă  elle que Jules a fait ses premiers baisers. Quand il arrivait Ă  la maison, sa première attention Ă©tait toujours pour elle. Il lui remplissait et lui apportait sa gamelle de croquettes, se faisait voler ses croutons de pain. Il paraĂ®t qu’il lui en propose quand il la voit en photo ! Il ne va pas comprendre pourquoi elle n’est plus lĂ .

Et nous, même si on comprend…..
Philippe